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Le repowering
Le repowering correspond au démantèlement d’un parc éolien existant, afin de remplacer l’ensemble des éoliennes. Au cours des prochaines années, de plus en plus de parcs seront concernés par ce type d’opération, soit suite à la fin des contrats de tarifs de d’achat de leur production, soit du fait du vieillissement des équipements.
Des opérations gagnant-gagnant
La durée de vie moyenne d’une éolienne est d’une vingtaine d’années, période durant laquelle les technologies progressent. Les phases de repowering sont donc l’occasion de remplacer d’anciennes éoliennes par de nouvelles, plus performantes. Ces opérations présentent de nombreux avantages :
- Alors que l’exploitation de nouveaux sites demande la réalisation de nombreuses études pour évaluer le potentiel, le prolongement de la durée d’un parc existant permet de s’appuyer sur un ensemble de données connues et sur les ressources disponibles, et profite des infrastructures existantes : accès, poste de livraison, raccordement.
- Le remplacement des vieilles turbines par des machines aux rendements plus élevés permet d’exploiter une plus grande quantité d’énergie avec une moindre utilisation des terres, et un impact visuel moins important pour les riverains. Les citoyens sont déjà habitués à la présence de ces parcs éoliens, ce qui signifie que les projets de repowering sont plus facilement acceptés localement.
- Ces opérations permettent de préserver les emplois locaux et de fournir aux municipalités des revenus constants, sous la forme d’impôts locaux sur les parcs éoliens en exploitation..
Selon l’article L. 181-14 du Code de l’environnement, « toute modification substantielle (…) est soumise à la délivrance d’une nouvelle autorisation ». En revanche, selon le même article, « en dehors de modifications substantielles, toute modification notable est portée à la connaissance de l’autorité administrative compétente ». Le débat tourne autour de la notion de « modification substantielle ».
Depuis juillet 2018, une Instruction du Gouvernement propose aux services instructeurs des critères pour apprécier le caractère substantiel d’un projet de repowering. Entre autres, la différence de hauteur entre les mats du parc initial et ceux des nouvelles éoliennes constitue l’une des règles de décision pour les DREAL des différentes régions. Si cette différence de hauteur est inférieure à 10%, il est considéré que le projet subit une modification « notable ».
A l’inverse, une modification est considérée comme « substantielle » si cette différence de hauteur entre les anciens et nouveaux équipements est supérieure à 50%. Le porteur de projet de repowering doit alors demander une nouvelle autorisation environnementale. Pour les opérations entre ces deux bornes, la décision se fait alors au cas par cas, ce qui induit une incertitude, largement dénoncée par les développeurs.
Un exemple d’opération de repowering
Situé entre la Marne et l’Aube, le parc éolien du Mont de Bézard a récemment fait l’objet d’une opération de repowering. Initialement mis en service en 2007, ce site comptait 6 éoliennes de 2 MW chacune. Fin 2022, le parc a connu un nouveau départ avec des machines plus puissantes (6 éoliennes de 4,2 MW), plus hautes et dotées de rotors plus étendus. L’objectif de cette opération était d’optimiser la production d’électricité du parc qui devrait être en mesure de fournir l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 40 000 habitants.