technologies & enjeux / Éolien et environnement
Les eoliennes et la biodiversité
L’impact potentiel des éoliennes sur la biodiversité est un point de vigilance important. Dans le cas de l’éolien terrestre, il n’y a pas d’impact significatif sur la flore locale : les espèces rares ou fragiles peuvent être protégées du piétinement pendant le chantier et, une fois l’installation du parc terminée, le sol du site est préservé.
Les oiseaux et les chauves-souris sont les animaux les plus sensibles à l’implantation d’éoliennes. Selon une étude de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), de juin 2017, le taux de mortalité des oiseaux varie en fonction de la configuration du parc (entre 0,3 et 18,3 individus par an et par éolienne). Les facteurs déterminants de cette mortalité sont la proximité avec les zones de protection spéciales (ZPS, qui font partie du réseau Natura 2000) et la sensibilité des migrateurs nocturnes à la présence d’éolien. Pour comprendre et réduire au maximum ces impacts, la LPO, les professionnels du secteur et des organismes publics comme l’Ademe œuvrent à travers la réalisation d’études sur le sujet et la prévention auprès des développeurs de projet.
Prise en compte du sujet très en amont
Pour chaque projet éolien, une étude d’impact analyse les effets potentiels sur l’avifaune sur, ou à proximité, du site envisagé (comportement, habitudes de déplacement, alimentation, nombre d’individus, types d’habitats), afin de déterminer les impacts potentiels.
Les résultats permettent d’adapter les périodes de travaux et de déterminer le meilleur lieu d’implantation des éoliennes et leur disposition les unes par rapport aux autres afin d’éviter les couloirs de migration ou les zones de nidification. Un suivi environnemental est également mis en place au cours des trois premières années de fonctionnement du parc puis tous les 10 ans. Les résultats de ces études et les retours d’expérience des suivis environnementaux ont conduit quinze des anciennes régions métropolitaines à ne plus accueillir aucune éolienne dans les zones de protection spéciales : Champagne-Ardenne, Picardie, Bretagne, Lorraine, Nord-Pas-de-Calais, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Rhône-Alpes, Corse, Franche-Comté, Ile-de-France, Alsace, Aquitaine
Un sujet central pour les sites éoliens en mer
La prise en compte de la biodiversité est un enjeu particulièrement important dans le cas des sites en mer. La connaissance des impacts potentiels et des solutions les plus adaptées, est encore à un stade théorique. Le caractère récent du développement des sites éoliens en mer et la spécificité de chacune des zones concernées font que la recherche est encore en développement. Cela n’empêche pas que des mesures soient déjà prises.
Les éoliennes et l’avifaune sont en compétition pour l’espace maritime aérien. Le développement de l’activité en mer peut générer des impacts sur les espèces. Ainsi, la LPO, à travers le programme FAME, s’est intéressée aux premiers projets de parc éolien en mer sur les côtes françaises et a proposé à chaque responsable environnemental d’accompagner leur projet. L’enjeu est d’identifier les impacts occasionnés sur l’avifaune marine.
Les mammifères marins bénéficiant d’un statut de protection stricte, tant à l’échelle nationale que communautaire ou internationale, la prise en compte des impacts potentiels sur ces espèces est essentielle pour les réduire au maximum. L’observation de la réaction de la biodiversité marine au moment du chantier est une étape importante de chaque projet.
Parmi les différentes technologies utilisées par les développeurs européens, les plus diffusées sont la création de rideaux de bulles tout autour du site d’installation ou le fait de déployer sur toute la zone des travaux un filet équipé de balles de plastique réduisant la propagation du son. Une autre approche consiste à imposer un contrôle pour qu’aucun mammifère ne pénètre dans la zone de travaux. Si cela arrive, les travaux sont alors interrompus temporairement.
Parmi les actions d’observation et de recherche sur le sujet on peut noter celle de l’Observatoire Pelagis, une unité mixte de l’Université de La Rochelle et du CNRS, qui s’est associée à l’ULR Valor, filiale de l’Université de La Rochelle, afin de développer une activité de conseil et d’expertise autour des impacts des activités anthropiques en mer sur les mammifères marins.
Réseau Natura 2000 : il rassemble des sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne ayant une grande valeur patrimoniale, par la faune et la flore exceptionnelles qu’ils contiennent. Le réseau Natura 2000 a pour objectif de maintenir la diversité biologique des milieux, tout en tenant compte des exigences économiques, sociales, culturelles et régionales dans une logique de développement durable
Les couloirs de migration : l’ensemble continu de sites, à l’échelle régionale ou mondiale, traversé par des espèces animales (oiseaux, poissons en particulier) durant leurs déplacements saisonniers à des fins de reproduction ou d’alimentation. Il se caractérise par la présence de courants porteurs et de zones de repos et de ravitaillement