
technologies & enjeux / La vie d’un parc éolien
Le démantèlement d’un parc
Les obligations légales autour du démantèlement
La loi impose à l’exploitant le démontage de son parc éolien. Les obligations diffèrent selon qu’il s’agisse de parcs terrestres ou maritimes, mais dans tous les cas, l’exploitant a l’obligation de remettre en état des lieux d’implantation du site après la fin de son exploitation.
Pour les parcs terrestres, le démantèlement inclut non seulement les éoliennes, mais aussi les postes de livraison et l’ensemble des câbles électriques associés au parc. Les fondations doivent être totalement excavées, les terrains (comprenant également les aires de grutage ainsi que les chemins d’accès) et les aires de grutage ainsi que les doivent être réhabilités. Le traitement des déchets issus du démantèlement, qu’il s’agisse de valorisation ou d’élimination, est également prévu. En outre, depuis du 1er janvier 2024, tout nouveau parc devra respecter un taux de revalorisation de 95 % de sa masse totale, y compris les fondations, à la fin de son cycle de vie.
Pour les parcs éoliens en mer, même si l’horizon de leur démantèlement est encore loin, les étapes de cette phase sont déjà balisées. Pour ces sites le démantèlement doit être assuré d’une part par l’exploitant pour les éoliennes et d’autre part par RTE pour le raccordement au réseau. L’opération sera complète car elle portera sur le démontage des éoliennes, de l’ensemble des câbles électriques de raccordement et du poste électrique. Dans certains cas, RTE peut être dispensé de retirer les infrastructures de raccordement si leur enlèvement s’avère plus dommageable pour l’environnement que leur maintien, notamment lorsque l’extraction des câbles risquerait de perturber les fonds marins. Une attention particulière doit être portée sur la vidange des liquides classés dangereux. Le traitement des fondations varie selon les sites afin de limiter l’impact sur l’environnement marin. À Fécamp, où elles sont gravitaires, elles seront extraites après désensablement et pompage. À Courseulles, en revanche, seules les parties émergentes des fondations monopieu seront retirées pour éviter des perturbations majeures des fonds marins.
Le parc d’Yttre Stengruden, au large des côtes suédoises, a été le premier site en mer au monde à faire l’objet d’une opération de démantèlement. Composé de cinq éoliennes de 2 MW chacune, il a été entièrement démonté en 2016. La plupart de ses éléments, dont les câbles sous-marins, ayant été retirés. Seules certaines sections des fondations en béton, jugées inertes, ont été laissées sur place après avoir été sectionnées au ras du fond marin.
Le financement du démantèlement
Le démantèlement des parcs éoliens est à la charge de l’exploitant, qui est tenu de constituer les garanties financières avant même la mise en service du parc éolien. Ces garanties financières ont pour but d’assurer que les opérations de démantèlement seront menées à bien, notamment en cas de défaillance ou d’insolvabilité de l’exploitant.

Pour les parcs terrestres, la garantie, fixée par arrêté ministériel, s’élève en 2023 à 75 000 € par éolienne de 2 MW, avec un complément de 25 000 € par MW supplémentaire. Pour le segment éolien en mer, les montants sont bien plus élevés. Par exemple, pour le parc au large de Dunkerque, la garantie doit atteindre 900 000 € par éolienne à la fin de l’exploitation, et plus d’un million d’euros à la fin de l’occupation du domaine public maritime. Ces montants peuvent être réajustés à la hausse si nécessaire.
Une partie du financement du démantèlement peut aussi se faire grâce à la valorisation ou au recyclage des matériaux et composants, ce qui permet à l’exploitant de récupérer une partie de l’investissement. La revente de certains éléments sur le marché de l’occasion contribue également à réduire le coût net du démantèlement.
Le repowering ne doit pas être confondu avec le revamping, qui renvoie au changement de certaines pièces ou d’une seule éolienne au sein d’un parc. Le repowering désigne la reconception totale d’un parc éolien.
Durée de vie d’une éolienne : la durée moyenne d’exploitation d’une éolienne est de 20 ans. Elle peut aller jusqu’à 25 ans, pour les modèles les plus récents.