Le développement de la filière
LA PLANIFICATION DE L’EOLIEN EN MER
L’enjeu de la planification
La planification de l’éolien en mer est une action importante. Ce processus a pour but de fournir aux citoyens ainsi qu’à l’ensemble des parties prenantes (développeurs de sites éoliens, professionnels de la mer, associations de protection de la faune et de la flore, communes du littoral, etc.) une meilleure visibilité sur les projets à venir dans les zones maritimes concernées ainsi qu’un moyen d’intervenir dans les choix réalisés.
Un travail de planification inédit
Dans le cadre de la révision des Documents Stratégiques de Façades (DSF), l’État sera amené à prendre à horizon 2024-2025 des décisions pour planifier sur le long terme la protection des écosystèmes marins, la gestion de l’espace maritime et le développement de l’éolien en mer.
Dans ce contexte, la Commission nationale du débat public (CNDP) a organisé un débat public national sur la planification maritime qui s’est clôturé en avril 2024. Ce débat, d’une ampleur inédite sur la planification maritime, a inclus les sujets de la mer, du littoral, de la biodiversité marine et de l’éolien en mer et il a permis à toute personne de prendre part à l’élaboration des choix sur l’avenir de la mer et de l’éolien en mer.
Concernant l’éolien en mer, les débats doivent aboutir à la création de deux cartographies :
- Une première cartographie qui délimite les zones prioritaires pour l’attribution de projets de parcs éoliens en mer avec un objectif d’au moins 15,5 GW de nouvelles capacités d’ici 10 ans.
- Une seconde cartographie, pour les zones prioritaires à l’horizon 2050 qui devront permettre d’atteindre l’objectif de 45 GW de capacités d’éolien en mer installées. Cette cartographie sera soumise à ajustements après une nouvelle consultation publique prévue dans une dizaine d’années.
À fin 2024, la répartition prévisionnelle des capacités éoliennes en mer était la suivante :
Une approche par façade maritime métropolitaine
La planification proposée par l’État se base sur une répartition entre les différentes façades maritimes métropolitaines des objectifs prévisionnels nationaux en fonction du potentiel technique et des contraintes spécifiques à chaque zone.
Les façades maritimes sont découpées comme suit :
- La façade Manche est – mer du Nord, qui englobe le littoral des Régions Hauts-de-France et Normandie
- La façade Nord Atlantique – manche Ouest, au large de la Bretagne et des Pays de la Loire
- La façade Sud Atlantique, qui correspond aux côtes aux large de la Nouvelle-Aquitaine
- La façade Méditerranée, qui comprend le bassin méditerranéen
Ces objectifs ont été repris dans la Stratégie nationale pour la mer et le littoral 2024-2030 :
Conclusion du débat et prochaines étapes
Le débat a donné naissance à un rapport et une synthèse publiée par la CNDP. Ces documents mettent en lumière les points soulevés par les parties prenantes lors de ces cinq mois de concertation. En particulier, sur la thématique de l’éolien en mer, il en ressort que le public est très attentif aux conditions de son développement. La préservation de la pêche côtière, des écosystèmes marins, et des paysages est primordiale pour les riverains du littoral, qui ont exprimé leur volonté d’éloigner les parcs éoliens des côtes, ce qui soulève des questions sur la hausse des coûts de production de l’électricité que cela pourrait induire. Par la suite, la CNDP publiera un avis pour évaluer dans quelle mesure les contributions des participants au débat ont été prises en compte.
Les Documents Stratégiques de Façades (DSF) sont des outils de planification qui encadrent l’aménagement et la protection des côtes françaises. Ils organisent les activités maritimes (commerce, énergies renouvelables, tourisme) tout en veillant à préserver les écosystèmes marins. Chaque région côtière a un DSF spécifique, basé sur ses besoins et caractéristiques locales.