
CHIFFRES CLÉS / Indicateurs économiques
Coûts de production de l’électricité éolienne terrestre
Au cours des vingt dernières années, les coûts de production de l’énergie éolienne n’ont cessé de diminuer pour figurer aujourd’hui parmi les technologies les plus compétitives.
Selon un travail de l’ADEME publié en décembre 2024, le coût de production actualisé (LCOE) de l’électricité éolienne terrestre est estimé en 2022 à 59 € le MWh pour les nouvelles installations éoliennes. Au global, l’énergie éolienne terrestre est la filière renouvelable de production d’électricité les plus compétitives sur la base des coûts des sites mises en services en 2022. Elle délivre une énergie qui est notamment inférieure à celle des grands parcs photovoltaïques au sol ou que celle produite par différents types de centrales hydro-électriques.
L’étude de l’ADEME compare également les coûts des technologies renouvelables avec le secteur du gaz où le coût moyen de production d’un site CCGT (Combined cycle gas turbine) est évalué aux alentours de 172 €/MWh.
Comparaison des filières renouvelables électriques entre elles en 2022 ainsi qu’avec une centrale gaz (CCGT)

Source : Évolution des coûts des énergies renouvelables et de récupération en France entre 2012 et 2022, Ademe (2025)
Dans le cas des projet issues de repowering, le LCOE moyen atteint une moyenne encore plus basse de 49 €/MWh. Cette performance est notamment obtenue grâce un meilleur facteur de charge car les opérations de repowering s’effectuent généralement dans des zones particulièrement bien dotées en gisement éolien. Toutefois, ces données doivent être nuancées, l’échantillon retenu pour estimer le LCOE des parcs en repowering étant réduit et donc non représentatif du secteur.
En ce qui concerne la technologie nucléaire, la Commission de Régulation de l’Energie (CRE) a évalué dans un rapport publié en 2023 le coût de production du parc en service à 60,7 €/MWh sur la période 2026-2030.
Une filière qui gagne en compétitivité au cours du temps
Au cours de la décennie 2012-2022, le LCOE du l’éolien terrestre a diminué de près de 39 %, sous l’effet de la baisse régulière des coûts d’investissements du secteurs (CAPEX).
D’un point de vue technique, l’allongement de la durée de vie des éoliennes, l’augmentation des dimensions des turbines, de la hauteur des mâts et de la largeur des rotors ont permis d’améliorer le facteur de charge et les rendements des parcs. D’un point de vue financier, les coûts d’installation, d’exploitation et de maintenance ont diminué grâce aux économies d’échelle, à une meilleure compétitivité et à la maturité du secteur. Enfin, les faibles taux d’intérêt des années 2010 ont aussi contribué à cette baisse des coûts de production de l’éolien terrestre.
Les derniers chiffres disponibles ne prennent pas encore en compte les effets du COVID-19 et de la guerre en Ukraine sur les projets raccordés en 2021 et 2022, car leurs modèles d’affaires ont été définis bien avant, entre 2017 et 2019. Cependant, ces crises ont entraîné une hausse des coûts de production des projets en cours de développement. De plus, l’augmentation des taux d’intérêt entre 2021 et 2023 a fortement alourdi les coûts de financement.
Un soutien à la filière encore nécessaire
Afin d’atteindre les objectifs ambitieux fixés par l’Etat, le soutien public (via les tarifs d’achat ou le complément de rémunération) reste indispensable pour susciter l’investissement et pour valoriser les externalités positives de ces moyens de production par rapport aux moyens fossiles conventionnels (peu d’émission de CO2, baisse du déficit commercial, contribution à l’économie dans les territoires locaux, etc.).
Depuis 2016, l’éolien profite du mécanisme de complément de rémunération où le producteur éolien vend directement l’énergie qu’il produit sur le marché de l’électricité avec un filet de sécurité : si le prix de marché est inférieur au tarif éolien fixé par arrêté, le producteur reçoit un complément de rémunération. À l’inverse, si le prix de marché est supérieur, les opérateurs éoliens remboursent la différence sur la base des aides perçues de l’État : c’est donc une nouvelle ressource pour l’État.