ÉOLIEN
Soutien à l’industrie éolienne européenne, le compte n’y est pas
La Commission européenne a
publié son plan industriel du pacte vert
(Green Deal Industrial Plan) le 16 mars, qui vise à permettre à l’industrie européenne d’atteindre le zéro émission nette grâce aux nouvelles technologies. Ce plan comporte le règlement pour une industrie
« zéro net » (Net Zero Industry Act, NZIA), le règlement sur les matières premières critiques (Critical Raw Materials Act, CRMA) et la réforme de l'organisation du marché de l'électricité.Pour l'éolien, le plan industriel vise une capacité de production d'éoliennes de 36 GW par an, ce dont se réjouit l'association européenne WindEurope. Pour y parvenir, l'association estime que les financements publics européens et nationaux seront décisifs, or les mécanismes de financement ne sont pas encore précisés dans le règlement NZIA. La Commission dit envisager la création d'ici l'été prochain d'un nouveau Fonds souverain pour soutenir les chaînes d’approvisionnement. Elle propose également de refondre l’actuel Fonds pour l’innovation.
« Le plan de l'industrie verte de l'UE est insuffisant en l'état, estime Giles Dickson, directeur général de WindEurope.
Les fonds de souveraineté et d'innovation seront essentiels, mais l'UE doit cesser d'être obsédée par les percées technologiques. L'expansion des chaînes d'approvisionnement en énergies renouvelables est un enjeu de mise à l'échelle. Nous n'avons tout simplement pas assez d'usines et d'infrastructures aujourd'hui pour construire et installer les volumes souhaités par l'Europe. Il reste donc beaucoup de choses à faire pour que ce plan porte ses fruits ». Enfin, la question des matières premières nécessaires à la transition énergétique est mise sur la table avec le CRMA. Ce dernier dresse la liste des ressources importantes pour l’industrie éolienne et souhaite que 10 % des matières critiques consommées en 2030 soient extraites en Europe. Mais le CRMA n'inclut pas les tissus de fibre de verre, qui entrent dans la fabrication des matériaux composites (pales, nacelles, etc.). Il s'agit pourtant d'un composant essentiel pour l'industrie éolienne, qui dépend là aussi lourdement des importations.