ÉOLIEN EN MER
L’or bleu plutôt que l’or noir
Mardi 6 octobre, à l’occasion de la
conférence annuelle du Parti conservateur, Boris Johnson a annoncé un très ambitieux plan de développement de l’éolien au Royaume-Uni. Le Premier ministre britannique souhaite en effet porter la puissance éolienne en mer du Royaume-Uni de 30 à 40 gigawatts d’ici à 2030 contre 9,8 gigawatts fin 2019. L’objectif est simple, faire en sorte que l’éolien
« alimente tous les foyers en 2030 » et ainsi faire de son pays
« l’Arabie Saoudite de l’éolien », référence à l'exploitation du gisement d'hydrocarbures que l'on pensait illimité dans ce pays du Golfe. Un tel programme a un coût à la mesure de ses ambitions puisque, selon les évaluations du cabinet Aurora Energy Research, cité par le quotidien
Les Échos, cela nécessiterait l’investissement de 50 milliards de Livres de la part de la filière britannique. Pour convaincre l’ensemble des investisseurs, Boris Johnson a promis d'injecter 160 millions de Livres dans les ports et les usines du pays afin d’initier un mouvement industriel qui déboucherait sur une filière "Made in UK". Un tel effort devrait créer rapidement 2 000 emplois dans la construction et permettre au secteur de générer jusqu’à 60 000 emplois directs et indirects d’ici à 2030. Dans son projet, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne permettra à Londres de distribuer plus librement ses aides aux villes côtières et aux centres industriels du pays. Ses engagements sur l’éolien s’inscrivent dans un plan en 10 points que le gouvernement britannique est en train de finaliser. Cette feuille de route pour une "révolution industrielle verte" doit mener le pays vers une neutralité carbone d’ici à 2050.